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hommes-grenouilles

6 avril 2014

Dortoir des grandes (1953)

 

 

Dans une petite ville de province, le jeune inspecteur Marco ( Jean Marais)  se trouve chargé d'une enquête dans l'internat du collège pour filles où un crime vient en effet éclabousser la bonne réputation  de l'établissement. L'une des pensionnaires, la jeune Missia, est découverte ligotée et étranglée sur son lit.

Mais pour ce jeune inspecteur débutant, l'enquête s'avère épineuse: l'assassin semble venir de l'intérieur et aucune des dix-sept pensionnaires, dormant dans le même dortoir, ne semblent avoir vu ou entendu quelque chose. L'une des pensionnaires, Aimée de la Capelle paraît cependant prête à lui venir en aide...

Ce film a tout de l'ambiance  policière old england à la  Agatha Christie ou Daphné du Maurier, (et pour cause il est adapté d'un roman anglais) : un pensionnat de jeunes filles en jupes plissées issues du beau monde, avec des noms en "a", un collège qui ressemble à un château hanté, une cabane pleine de mystères au fond du parc...

Jean Marais n'a pas encore ses collants de Peau d'âne et fait donc preuve d'un vrai sex appeal à la française et d'un jeu juste, d'une grande fraîcheur. Tout le film d'ailleurs se déguste comme un bonbon candy, avec de l'humour et des amourettes en prime  sans jamais tomber pour autant dans la niaiserie. Comme chez les grands maîtres du genre, on reste pris tout au long du film par son suspense et son charme inquiétant.

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6 avril 2014

La captive aux yeux clairs (1952)

 

Deux jeunes chasseurs, Jim Deakins (Kirk Douglas) et Bonn Caudill (Dewey Martin), décident de suivre Zeb Calloway ( l'oncle de ce dernier) dans une expédition qui a pour but de lier commerce avec les indiens pieds noirs du Missouri. Une putain de tribu super reculée et qui n'a pas encore beaucoup vu le bout d'un chapeau de cowboy. A peine embarqués ils découvrent que le capitaine (un frenchie) du bateau transporte à son bord une mystérieuse passagère. Une véritable pied noir ( plutôt pas mal de sa pesonne) qui doit servir de monnaie d'échange lors des négociations.

 

Le western est une odyssée, il est donc un genre contemplatif. On surveille et l'on scrute la nature.Attentif aux moindres signes qui seraient porteur d'un danger potentiel, attentif aussi à la beauté d'un pays qui vous est étranger. La captive aux yeux clairs n'échappe pas à la règle, il coule lentement le long du Missouri et l'action du film suit les détours du fleuve. Le temps s'étire puis se contracte soudainement. Le danger est une explosion subite, un épiphénomène vite effacé par la nature démesurée. Il faut avoir l'expérience de Zeb pour ne pas s'y laisser endormir. On regrette de voir ce film sur un écran d'ordinateur. On avait quand même branché la radio pour entendre les HouHouHou des indiens.

 

 

 

 

4 avril 2014

Sabrina (1954)

 

Pas beaucoup regardé de films ces derniers temps et je dirais que c'est plutôt une bonne chose. Le gavage, l'obligation astreignante et consciencieuse à tout voir et tout discuter est la marque d'une bêtise avancée. J'irais même jusqu'à dire qu'un homme vraiment heureux (un amoureux ou un vacancier par exemple ou mieux un amoureux en vacances) n'a que faire de la lecture, des films et de la musique.

 

 

Sabrina (Audrey Hepburn) la fille du voiturier de la riche famille Larrabee est éperdument amoureuse de David(Wiliam Holden), le jeune fils flambeur de la maison. Mais David qui multiplie les conquêtes dans la haute société ne peut pas se rendre compte de l'existence de Sabrina. Alors que son père veut envoyer Sabrina à Paris pour qu'elle apprenne la cuisine, celle-ci est témoin du flirt avancé de David avec une biche gloussante. Elle tente de se suicider mais sera sauvée in extrémiste par Linus( Humphrey Bogart) le second fils de la famille aussi austère et sérieux que David est vivant et léger. Après un long séjour à Paris, Sabrina revient métamorphosée et sa nouvelle assurance sophistiquée va enfin lui attirer les regards des deux fils Larrabee.

Il y a des films qui aux premières images vous installent confortablement dans leur univers. On croit à la maison, on croit à la fête... un soir d'été à Long Island, au terrain de tennis couvert (rendez-vous nocturne pour emballer sec et boire du champagne). Et cela est dû non seulement aux décors mais à la photographie magnifique du film. Jamais la nuit américaine ne s'est mieux portée. C'est un noir et blanc qui ruisselle... argenté. Audrey Hepburn est Audrey Hepburn c'est-à-dire qu'on a envie de l'emmener dans un coin de cette nuit américaine pour l'embrasser dans le cou. Bogart en célibataire endurci plus secos qu'une baguette tradi de la veille est très bien aussi. Si le film n'est pas à la hauteur de ses promesses c'est peut-être dû en parti aux dialogues un peu fades et au scénario convenu. On est loin de the Moon is Blue et de sa rythmique infaillible.

 

 

31 janvier 2014

Diaboliquement vôtre (1967)

 

 

 

 

 

 

 

Georges Campo (Alain Delon) se réveille dans une chambre d'hôpital suite à un accident de voiture. Amnésique il va tenter de retrouver la mémoire dans son château au côté de sa femme et de son ami Frederic. La convalescence va vite se transformer en séquestration.

Un film avec des gros zooms sur un chinois qui regarde mystérieusement par la fenêtre, des pilules qui sont censées guérir, un transistor qui diffuse des messages subliminaux la nuit, un chien qui ne reconnaît pas son maître mais surtout un Delon en roue libre sans dérailleur sans guidon et d'ailleurs sans roue; bienvenue dans Diaboliquement vôtre. On cherche encore les dialogues qui doivent se trouver en compagnie du charisme de Delon ,dans une petite pièce à 200 kilomètres du lieu du tournage. A voir quand même pour comprendre le moment de basculement d'un acteur dans une folie narcissique peu commune.

 

30 janvier 2014

Monsieur Ripois (1954)

 

 

 

 

 

 

André Ripois est un Don Juan insatiable dont les frasques répétées ont lassé sa femme qui décide de partir pour Edimbourg. Durant cette soirée de liberté il tente de séduire l'amie de sa femme. Il va donc lui dérouler le fil de sa vie pour lui prouver sa bonne franchise et endormir ainsi ses doutes.Sa réputation d'égoïste libertin le précède et elle n'en augmente que plus le prix et la difficulté de la séduction.

Voir Londres en 1954 dans un noir et blanc impeccable et déjà en-soi un objet de fantasme. On est bien là dans une société d'avant le swinging London, de misère noire,de tea time, et de complet de pluie. Le Londres du premier voyage de Paul Morand. Le film est souvent rayé par les averses grises mais aucun de ces éléments ne sauraient refréner la force vitale D'andré Ripois. Gérard Philipe (je ne me souviens pas avoir vu beaucoup de ses films) est simplement fascinant. Non seulement il joue à merveille la cruauté inconsciente d'un séducteur qui ne poursuit que sa satisfaction mais chacun de ses gestes est une harmonie gracieuse qui donne existence à tout ce qui l'entoure. Comment peut-on se mouvoir avec autant d'aisance, avec autant de vie? Chose rare pour un acteur Français, cette présence corporelle lui permet de tenir des registres aussi bien dramatiques que comiques, de passer de l'un à l'autre imperceptiblement. Une qualité qui est le plus souvent la marque des acteurs ricains (à cause du sport dirait Fitzgerald).

La cruauté du film est totale et comme le chantait Mccartney "à la fin personne n'a été sauvé." Ni André qui finit par croire à ses masques et donc à son amour et à son malheur. ( Il pleure d'ailleurs, un peu comme un enfant, une peine sêche  parce que lui même n'en sait plus bien la cause). Ni la très prude Patricia (Natashe Parry) qui une fois son Don Juan en fauteuil lorgnera vers d'autres hommes bien valides. Tout est bouffonnerie semble nous dire René Clément, la seule consolation est de savoir que le désir, en recommençant toujours, finira par gommer nos blessures et effacer nos hontes.

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17 janvier 2014

Manon 70 (1968)

 

http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_a/affiches_aurel_jean/manon70.jpg

 

 

L'amour de François Des Grieux pour la belle et volage Manon. L'histoire ,bien connue ,de Manon Lescaut dans les années 68 semble être une idée des plus judicieuses. La jalousie de  François (Samy Frey) en pleine révolution sexuelle est une anomalie temporelle. Elle sera traitée comme un meuble démodé dans un salon moderne. On s'en a-commode avec pitié et condescendance. Pourquoi ce film qui a toutes les qualités:les plus beaux et brillants acteurs (Deneuve, Samy Frey, Brialy) qui respire l'esthétique d'une des plus belle époque ne parvient pas, malgré tout, à se hausser au-delà? Jean Aurel est comme indécis sur le ton qu'il veut donner à son film. Il n'en reste pas moins que tout ici est gorgé de beauté, que l'oeil fasciné s'égare dans l'arrière plan comme pour se barbouiller d'objets, de vêtements, de lumières plus vivables que les nôtres. On se plaît à croire que c'est en ces années que l'on forgeât tout ce qui nous reste encore de beau.

17 janvier 2014

Blue Jasmine (2013)

http://www.mindswork.co.uk/wpblog/wp-content/uploads/2013/10/blue_jasmine_ver2.jpg

 

 

 

Qu'avait le cinéma Américain en 2013 pour produire des films aussi secs?  Inside Llewin Davis ou Blue Jasmine  me semblent creuser une même tranchée métallique. 2013 est donc l'année où l'on verra les cinéastes lâcher leurs personnages, les maltraiter, les réduire à néant avec froideur et systématicité. Donc Blue Jasmine soit la déchéance implacable de Jasmine (ou Jeanette bref Cate Blanchett) récente veuve d'une sorte de Madoff pendu en prison qui tente de survivre en aménageant chez sa soeur de San Francisco. Si la performance de Cate Blanchett est extraordinaire (on a rarement aussi bien joué la dépression qui affleure, qui stagne pour rejaillir de plus belle, l'évitement physique du réel et la déréliction totale et définitive) si la critique d'une société dont les valeurs ultimes ne sont plus que des marques de hautes coutures peut être entendue, Woody Allen le fait dans une telle détestation de la race humaine que le film en devient vite étouffant. Où se trouve la jouissance de filmer des personnages que l'on sait creux et vains? Comme pour Inside Llewin Davis, notre plaisir cinématographique en sort amoindri, notre intelligence aussi.

11 janvier 2014

les Amants (1958)

      

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Le film reprend le thème classique du bovarisme: Jeanne Moreau joue Jeanne Tournier, 30 ans, petite bourgeoise qui fuit l'ennui de sa vie d'épouse et de provinciale à Dijon pour rechercher l'aventure à Paris, lors de séjours auprès de son amie Maggie. Biensûr, elle fera des rencontres qui mettront en péril sa vie tranquille et monotone. Plutôt classique aussi est l'esthétique du film, très belle cependant, qui sublime le profil athénéen de Jeanne Moreau dans un magnifique jeu de lumière et de noir et blanc.

     Mais si l'on passe certains  dialogues un peu insipides et quelques clichés, (l'amant de Jeanne libère les truites pêchées par son mari), on reste fasciné par Jeanne Moreau, véritable Athéna, plus guerrière que Bovary, qui se bat pour échapper à tout ce qui est fade, conventionnel, ennuyeux et qui se cache parfois derrière les apparences d'une bourgeoisie parisienne moderne et libérée. Mais si la nuit a la couleur de la liberté, au petit matin elle paraît beaucoup plus fragile...

 

       

 

11 janvier 2014

L'ombre d'un doute (1943)

 

http://www.rogard.blog.sacd.fr/wp-content/uploads/2013/02/l-ombre-d-un-doute.jpg

 

L'ombre d'un doute c'est nous qui l'avons eu en mettant le DVD. Avions-nous déjà vu cet Hitchcock? Les premiers plans passés le souvenir revient subitement. On avait gardé, on ne sait où, ces images qui nous étaient presque familières. Un tueur de veuve super pro se met au vert dans la famille de sa soeur pour échapper à la police. Sa nièce, qui l'adule, va peu à peu découvrir la face terrible de cet oncle. La peur, comme dans le fantastique, naît d'une révolution du quotidien. Tout est encore là mais plus rien ne tient debout. La perfection d'Hitchcock est presque effrayante; il narre, il invente, il filme et tout tombe à sa bonne place au bon moment. Cette limpidité et cette maîtrise pourraient faire douter du chef d'oeuvre chez des natures névrosés habituées à saigner sang et eau pour mériter un petit bout de beauté...Mais ce sont là des névrosés.

11 janvier 2014

On a volé la Joconde (1966)

On a volé la Joconde

 

Vincent (le beau George Chakiris) conçoit un plan pour subtiliser la Joconde; il faut monter sur les toits la nuit, plonger dans des rivières avec Marina Vlady, se faire poursuivre par un magicien, deux policiers et deux autres escrocs encore mais surtout sourire, toujours. Deville est un Demy sans musique donc un Demy réussi. La beauté des plans est incroyable. C'est un film de plein midi sans aucune ombre, une histoire d' Arsène Lupin pour petits, un conte ou le héros prend un baiser ou une balle avec une grâce égale de danseur à guirlandes.

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